L'ésotérisme moderne

Psychologie Cosmique

15-05-88 3/3



Résurgence de la spiritualité.
La conscience après la mort.
L’enseignement ésotérique actuel.

 


Question:

Depuis quelques années l’ésotérisme fait recette, un nombre sans cesse accru de personnes est à la recherche d’un enseignement dit ésotérique. Beaucoup de personnes pensent en toute bonne foi, qu’en accumulant un savoir dans ce domaine, elles ont nécessairement évolué spirituellement. N’y aurait-il pas une nécessité supplémentaire et interactive pour une authentique évolution de la conscience.

Naturellement j’ai répondu en grande partie au sujet de cet énoncé. Mais je voudrais, à l’occasion de la question, donner quelques précisions à propos de ceux qui comme cela est dit dans le texte engrangent, engrangent, engrangent la connaissance, qu’elle vienne de Dieu, des Maîtres, ou de la voie initiatique,  il n’y a pas de mal ou pas de contradictions  à ce que l’homme apprenne et soit un connaissant.


L’erreur qu’il ne faut pas commettre, c’est de prendre l’instrument pour le but. L’instrument, qui est la connaissance, n’est pas le but de la vie de l’homme ou de l’évolution de l’homme, c’est un instrument c’est tout, et un instrument doit être utilisé comme tel. Tous les instruments sont utilisés sur le plan mental, et justement visent à développer le plan mental. Lorsque l’on parle de connaissance et que l’on se moque de ceux qui ont trop de connaissance, on ferait mieux souvent de se regarder soi-même et de conclure que si on avait au moins cette connaissance, on aurait sans doute pas fait la bêtise d’hier à midi ou d’avant-hier soir.

Car il est à la mode à l’heure actuelle de se moquer de celui qui est une véritable bibliothèque vivante et ambulante, et de penser qu’il est trop mental, qu’il n’a que des livres dans la tête et qu’il n’a pas d’état de conscience, il n’a même pas d’amour dans le cœur, il n’a pas de flamme, ce n’est pas un être spirituel, il se trompe, il s’égare sur le chemin.

Tous les instruments sont des étapes nécessaires à celle qui est après. C’est-à-dire que l’on ne va pas pouvoir parler d’un état qui se trouve après le plan mental, sans être d’abord passé par le plan mental. On ne va pas pouvoir non plus aider les hommes à se sortir du plan astral, sans les impliquer dans une étude, ou une approche du plan mental. Ce qui ne veut pas dire que l’homme doit devenir mental et que tous les hommes doivent avoir des cerveaux aussi immenses que des bibliothèques, et connaître toutes les définitions de l’ésotérisme pour être considéré comme un initié. Absolument pas.

En fait, il n’y a pas deux voies, elles sont multiples. Il existe autant de voies qu’il existe d’hommes, mais il y a deux grandes tendances. Il y a ceux qui se canalisent dans la tête, il y a ceux qui se canalisent dans le cœur.

Ceux qui se canalisent dans la tête, ne sont pas forcément des gens qui vont être incapables d’intuition, d’amour ou de spiritualité en substance. Ce sont des gens qui ont plutôt des affinités avec ce que l’on pourrait appeler le mental divin, la loi divine.

Ceux qui se canalisent dans une expression par le cœur sont ceux qui ont une affinité avec l’amour divin, avec la substance divine. L’être parfait est l’union des deux, car un jour ou l’autre, celui qui se canalise dans le mental devra rejoindre les régions du cœur, et celui qui se canalise dans le cœur devra rejoindre les régions de la tête, pour devenir un être total.

Mais avant qu’il y ait cette grande unité, avant que les deux pôles soient réunis, il faut avoir la patience et la tolérance que les autres puissent être sur un plan mental, que d’autres puissent être sur un plan d’expression complètement cardiaque. Je ne dirais pas qu’il faut s’accepter et ne pas voir chez les uns les autres les défauts criards, il faut au contraire s’entraider. À celui qui a trop de mental, il faut lui rappeler qu’existe la substance, qu’existe l’intuition, qu’existe l’amour, et à celui qui serait trop amour mais avec encore trop d’émotionnel, il faut lui rappeler qu’existe la tête, pour que cet amour soit juste, pour que cet amour ait du discernement, pour que cet amour soit divin et plus humain.

Mais on ne peut pas empêcher la grande séparation entre ces êtres et leur existence. Il faut simplement laisser aller les initiations, les incarnations, pour que chacun dans sa différence arrive à découvrir la même unité. Et même à l’intérieur de l’unité qu’est l’esprit, il existe toujours la différence. Même le jour où chacun se découvre comme étant du même esprit, de la même unité, de la même divinité, etc., il existe quand même encore une différence, c’est la différence des rayons. Ce qui veut dire encore une fois, qu’il ne faut pas aller vers une vision du monde dualiste, une vision de l’homme dualiste, mais il faut comme je l’ai déjà dit si souvent, admettre les paradoxes, et arriver à jouer avec les paradoxes. Si vous voulez comprendre Dieu et l’univers, il faut absolument vous habituer aux paradoxes.

Tout en étant multiple, la vie est une, et qu’à l’intérieur même de son unité, elle est toujours multiple. Forcément lorsque l’on essaie d’admettre les deux en même temps, cela paraît contradictoire, donc l’esprit refuse ou n’arrive pas à admettre et éprouve de la douleur. Il se dit : je verrais ça lorsque je serais plus ancien, pour l’instant je suis avec mon rayon, je suis avec ma technique, je suis avec ma vision et je travaille.

À un moment donné, il faut que le mental rentre en jeu. On ne peut pas faire de spiritualité sans le mental, c’est impossible. Au début, les premières initiations qui sont en fait les plus importantes, parce qu’il est toujours plus important de commencer que de s’acheminer par la force de l’élan acquis, ces premières initiations s’acquièrent par le phénomène de la compréhension, et cette compréhension déclenche des états de conscience.

Cela, vous pouvez l’expérimenter, vous avez sans doute dû déjà l’expérimenter dans votre vie. Quelque chose qui vous était incompréhensible devient d’un seul coup compréhensible. Automatiquement vous lâchez l’erreur, vous lâchez l’illusion que vous pratiquiez. Pourtant cela est passé par le mental. Étrange non ? On croyait le mental être une barrière. C’est vrai que le mental est une barrière si l’individu passe systématiquement et toujours par ce filtre, car c’est un filtre et c’est pour cela qu’en même temps on le dit impur.

C’est un filtre impur lorsque l’on veut aller du haut en bas, mais pas lorsque l’on va du bas en haut. Lorsque l’on va du bas en haut, c’est-à-dire lorsque la personnalité essaie de monter vers son esprit, vers son âme, ce filtre est absolument nécessaire, parce qu’il va permettre de filtrer, de nettoyer toutes les grossièretés qui viennent de la personnalité, qui viennent du mental inférieur, qui viennent des suppositions, des doutes, des complexes, des traumatismes, tout ce qui vient justement de la psychologie.

Mais lorsqu’on essaie un branchement inverse, lorsque donc la vie de la monade essaie de descendre dans la matière, à ce moment-là le mental va devenir une limite. L’âme descendant, s’approchant de la matière, de sa personnalité, rencontrant le filtre du mental, va nécessairement être diminuée, et ce qui restera dans la personnalité sera peut-être les trois quarts ou la moitié de l’expression de l’âme.

Encore une fois il faut que l’homme apprenne à jongler, à se servir de ces aspects, et non pas se dire je choisis cette chose-là et je l’exécute, comme l’on fait d’un grand coup de hache sur la bûche. Il faut être souple et savoir que l’homme est une magnifique et une subtile mécanique, je ne parle pas que du corps, je parle de tous ses corps.

Lorsque vous êtes en train de penser, il faut savoir que vous activez votre corps mental, mais que ce n’est pas vous, vous activez une partie de vous, un automatisme en vous, une mécanique en vous, exactement comme lorsque vous mettez en marche votre voiture.

Lorsque vous éprouvez des émotions, il ne faut pas croire que cela est vous, il faut comprendre que vous activez votre corps astral, que vous éprouvez par le corps astral, exactement comme lorsque vous appuyez sur l’accélérateur de votre voiture. Ne vous identifiez pas à vos enveloppes. S’identifier à l’enveloppe physique c’est le moindre leurre. Tout le monde voit le corps physique, et tout le monde sait qu’à l’intérieur du corps physique il y a ce petit moi, que ce soit le petit égo des psychologues, des psychiatres ou le grand moi des spirituels, il y a quand même le petit moi, on le sent parce qu’on se sent vivre.

C’est l’illusion la plus grossière et la moins dangereuse. Mais il y a d’autres illusions plus difficiles à déceler, car vous ne voyez pas votre corps astral, votre corps émotionnel, vous ne voyez pas votre corps mental, et tout ceci se confond étonnamment avec cet être que vous sentez comme étant à intérieur de votre corps physique.

Or, le corps mental, le corps émotionnel est aussi différent de vous, de votre essence, que peut l’être votre corps physique vis-à-vis de votre essence. Lorsque vous aurez compris cela, vous arriverez beaucoup mieux à utiliser les instruments que sont, le mental et l’émotionnel purifiés. Car quoi que l’on en dise, le corps astral est quelque chose de très utile, de très important, mais il faut savoir le purifier et le vivre dans ses aspects les plus purs, et à partir de ce moment-là, il devient un moyen immense de purification sur les autres.

C’est justement cette partie-là d’eux-mêmes que doivent développer de plus en plus les futurs guérisseurs. C’est en fait par le corps astral qu’ils vont énormément guérir, par leur propre corps astral. Mais quel corps astral ?

Pas le vôtre, pas celui qui est en cahot, sous l’emprise de la jalousie, pas celui qui est justement tout ficelé parce qu’il n’en peut plus d’éprouver des colères et des crises et des ceci et des cela. Mais par le corps astral de celui qui est complètement dans l’expression supérieure de cette zone de l’individu. C’est pour cela que les guérisseurs du nouvel âge l’utiliseront énormément.

Par le corps astral on peut faire passer les énergies directement du cosmos dans la matière, ce n’est pas par un autre corps, cela n’existe pas. La seule écluse qui existe entre la matière et le cosmos c’est l’astral. C’est pour cela que c’est dans l’astral que se préconçoit la matière, l’humanité, les races, les civilisations. C’est pour cela que tout magicien un peu malin sait très bien que s’il veut produire de la magie, il doit d’abord construire dans l’astral la matière qu’il veut voir s’exprimer sur un plan physique. Parce qu’une fois que cela se trouve dans l’astral, il ne faut pas tellement de temps pour que cela s’exprime sur un plan physique.

Donc, les guérisseurs du futur, et cela n’est pas si loin en fait, car vous pouvez être demain un guérisseur de ce type-là si vous purifiez votre corps astral, les guérisseurs de cette sorte-là vont être des canaux, des intermédiaires entre l’énergie cosmique qui viendra plus précisément du prana solaire et de la cellule physique.

Car l’individu qui est malade, qui a des problèmes avec sa cellule physique, ne peut pas directement recevoir le prana solaire, même si le prana est absorbé par la rate, par d’autres chakras, par la respiration etc. C’est un autre aspect du prana qui est assimilé à ce moment-là. C’est ce que l’on appelle les globules de vitalité, et cela n’a rien à voir avec le véritable prana solaire.

Le véritable prana solaire est l’énergie qui est comparable à ce que les ondes de forme essayent d’attraper, comme les pyramides par exemple. Et là, il y a une grande confusion, parce que l’on dit que les ondes de forme attirent une énergie du plan éthérique. Alors que vient faire le prana solaire au milieu ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’énergie éthérique, ou les globules activés sur le plan éthérique et le prana solaire sont une seule et même chose. Il ne peut pas y avoir de plan éthérique sans le prana solaire. C’est en fait le prana solaire qui compose cette zone de l’univers que l’on appelle le plan éthérique, et dans cette zone l’homme tire son propre plan éthérique ainsi que toutes les choses.

Le guérisseur du temps futur, ce guérisseur moderne, sera capable, par son corps astral purifié, de prendre les globules du prana solaire pour les précipiter dans la matière, chose que l’on ne peut pas faire depuis le plan éthérique, que l’on dit être plus près de la matière que le plan astral, mais en fait c’est faux.

S’il est plus près de la matière que le plan astral, ce n’est pas parce que le plan astral est moins dense et que l’éthérique est plus dense, c’est parce qu’il est primordial à la matière, et c’est pour cela qu’on le trouve si proche de la matière, si infiltré dans la matière. Sans lui la matière ne peut pas avoir lieu, ne peut pas avoir de vitalité.

Sans son corps éthérique un homme ne peut pas vivre, son corps ne peut pas être, l’intelligence de son corps ne peut pas fonctionner, les automatismes ne peuvent pas avoir lieu. On trouve au dessus le plan astral, non pas parce qu’il est supérieur au plan éthérique, mais parce que lui commence à être un peu un plan de conscience, alors que le plan éthérique ne l’est pas, il est un plan de vitalité. Le plan astral est une zone de feu cosmique, d’énergie. C’est à l’intérieur du plan astral que l’on peut précréer des choses.
Qui dit plan de conscience, dit dans une certaine mesure : mental ou pensée. Car comme je l’ai dit tout à l’heure, même lorsque l’homme arrête de penser, il est encore une pensée.

La conscience en fait est une pensée, mais une pensée pure, une idée, plus exactement une idée divine. Lorsque l’homme arrive au point de ne plus être une idée même divine, alors il n’appartient plus du tout au cycle des manifestations, il se retire de la manifestation. Il dépasse ce que l’ésotériste appelle la huitième initiation majeure. Il est ce que le Bouddha a appelé le néant.
Je ne veux pas parler du néant ce soir, j’en ai déjà longuement parlé et je ne veux pas dévier sur ce sujet-là. Sachez simplement qu’il retourne à ce moment-là au non manifesté.

Lorsque l’on veut approcher correctement toutes les choses de l’esprit, il faut non seulement comme je l’ai dit, savoir jouer avec les paradoxes, connaître la constitution occulte de l’homme, mais en plus il faut avoir la vision juste. Savoir que si vous avez un corps astral, si vous avez un corps mental, si vous avez un corps ceci, un corps cela, c’est très bien, mais vous les possédez en tant qu’instruments, ce ne sont pas des identités, ce ne sont pas des références, ce ne sont pas des indications sur votre nature véritable.

C’est comme lorsque vous faites le compte des options qu’a votre voiture. Vous avez ceci, vous avez cela, mais ce n’est pas la voiture, car la voiture c’est avant tout vous-même, le pilote. Vous pouvez avoir des tas et des tas d’options, cette voiture, si elle se comporte bien sur la route, cela ne va dépendre de ses options, mais du pilote.
Donc quelles que soient les options que vous avez eues de la part du Bon Dieu, c’est-à-dire un corps astral, un corps mental, un corps bouddhique, dites-vous « c’est très bien, comme cela, je vais pouvoir travailler, je vais pouvoir aller très loin avec ces options, mais ce n’est pas mon image véritable. »

Votre image véritable c’est le moi suprême, c’est l’âme, c’est la monade, c’est cela la vision que vous devez avoir. Parce que tant que vous n’avez pas la vision juste, vous n’allez pas savoir utiliser vos instruments et vous allez vous embourber avec vos instruments, et toutes les épreuves viendront. Celui qui est coincé sur le plan mental va devoir être éprouvé pour qu’il se décoince du plan mental. Celui qui est enfoncé dans son corps émotionnel va devoir être éprouvé pour pouvoir acquérir le discernement et se décoincer de son corps émotionnel. Alors que c’est inutile si l’on comprend que toutes ces choses ne sont que des options du véhicule et que ce que vous êtes c’est l’âme qui joue avec ces options-là.

Question:

Nous vous remercions vous avez répondu à toutes les questions essentielles qui étaient prévues ce soir, même à celles qui étaient non formulées, et nous sommes arrivés maintenant à la conclusion de cette communication.

Sur un plan technique, je voudrais simplement dire, en ce qui concerne la réalité des énergies, la révélation des énergies, que tout ce monde-là, le monde des vibrations, ne doit pas être confondu avec le monde de l’âme et que donc lorsque la technique, lorsque la science, découvrira le monde des vibrations, il faudra aux disciples ne pas confondre encore une fois cette nouvelle zone de découverte avec lui-même. Parce que même en ayant découvert d’autres zones de la vie, plus subtiles parce qu’invisibles, cela ne veut pas dire que la réalité se résume à cela.

Ce que la science pourra découvrir, pourra détecter même sous peu, mettre en musique, rendre audible, ce sont les sons de l’astral. Lorsque l’homme écoutera les sons de l’astral, il ne faudra surtout pas qu’il croie que l’astral est quelque chose qu’il doit cultiver, quelque chose vers quoi il doit aspirer, parce que même dans le monde astral, il y a encore des étapes à parcourir et que l’on n’est pas dans une réalité plus grande en faisant entendre l’astral.

Ceci est une mise en garde qui ne peut pas être appliquée tout de suite, puisqu’il va falloir encore quelques décennies pour que l’on arrive à écouter les sons de l’astral, mais je voulais simplement dire ces mots à ceux qui sont déjà capables par une oreille naturelle d’écouter les choses de l’astral, ou voir les choses de l’astral. Il est une grande mode à l’heure actuelle de s’intéresser énormément à l’astral, et je ne veux pas que les gens confondent même l’aspect supérieur de l’astral avec la réalité, avec le monde divin. Pourquoi ?

Tout simplement parce que ce n’est pas encore la réalité et que même si c’est une forme avancée et plus parfaite que la forme physique, même si c’est une forme avancée de la vérité, ce n’est pas encore la vérité. L’homme honnête avec lui-même, authentique dans sa démarche spirituelle, ne doit pas se contenter d’une vérité approximative, ne doit pas se contenter d’une vérité presque parfaite, il doit chercher la vérité. Il ne doit pas écarter avec force les vérités presque parfaites, il ne doit pas les combattre, il doit investir ses énergies vers ce qui est absolu, jamais de combat, toujours de la concentration.

Lorsque vous combattez, vous vous dispersez, vous n’avez plus d’énergie, même si la vérité est là et qu’elle vous tombe sur la tête, vous ne pouvez pas la voir. Il faut donc toujours être concentré vers le but, vers l’ultime, vers le vrai et automatiquement vous ne dispersez pas les énergies dans un combat inutile, au contraire vous vous prêtez à l’écoute et vous vous rendez prêt à la révélation.

Il faut donc que chaque jour vous soyez prêt à rencontrer la vérité. Si vous êtes en train de vous battre contre une erreur, vous n’êtes pas prêt à rencontrer la vérité, parce que vous êtes en train de vous battre. Toutes vos énergies, tout votre esprit est occupé à se battre. Lorsque la vérité passe, il faut pouvoir la saisir, il faut avoir la porte ouverte.

C’est comme le yogi qui médite dans sa case et qui se dit : « À l’extérieur, il y a le soleil de la vérité, mais il y a aussi le vent de la folie, le vent de l’erreur, le vent de tous les faux prophètes et de tous les mensonges. Alors, chaque fois que j’entendrais un bruit, chaque fois que j’entendrais ce vent je me précipiterais à la fenêtre pour fermer les volets, fermer ma porte à double tour pour ne faire passer que la vérité, et le jour où elle frappera, je serais prêt. »

Le yogi ou le disciple qui est enfermé si hermétiquement dans son cube, le jour où la vérité passe, elle voit que tout est fermé, elle se dit : « Tout est fermé, je n’arriverai pas à passer. Même si je frappe il ne m’entendra pas. Je repasserais une autre fois. » Et le yogi passe du temps et du temps à combattre, passe du temps et du temps à fermer les portes et les fenêtres qui s’ouvrent chaque fois, parce que le vent de l’illusion a trouvé quelqu’un avec qui s’amuser, et il souffle encore plus fort.

Le yogi qui essaie de combattre cette illusion devient fou. Jusqu’au jour où il a tellement combattu qu’il tombe d’épuisement et dit : « soufflez, soufflez, vous les illusions, je n’en ai plus rien à faire, emporter le toit, les murs, emportez-moi aussi, je n’en ai rien à faire, je suis fatigué, je veux mourir. » Et au moment où il renonce à tout, même au combat contre les illusions, au moment où il désire cette mort absolue de l’esprit, la vérité passe « Tiens aujourd’hui la porte est ouverte » et elle rentre. Le yogi est tout étonné de la voir entrer « Je viens de me battre comme un fou, je viens de livrer le combat le plus acharné et c’est maintenant que je ne peux même plus me tenir debout pour t’accueillir que tu arrives ». La vérité sourit : « Mais je suis passée tous les jours, mais tu étais enfermé ».

Il faut penser à cela, il ne faut pas vous enfermer dans des combats contre ceci, dans des idées pour cela ou contre cela, simplement préparez-vous et en vous, laissez une ouverture pour que la vérité entre. S’il y a en vous cette petite ouverture, que vous cultivez par la méditation, que vous cultivez par une discipline, par le discernement, par une attitude juste et par l’application des paroles de lumière des Maîtres, automatiquement par cette petite brèche, même si elle est infime, la lumière va passer et vous n’avez besoin d’aucun Maître, parce que vous rencontrez votre Maître.

Il n’existe pas d’autre Maître que la lumière, un point c’est tout. Et lorsque je dis cela, je ne veux pas dire que le rôle de tous les Maîtres de l’humanité est illusoire. Il est absolu, il est nécessaire. Mais je dis simplement que la vision de l’homme à propos des Maîtres est complètement fausse. Le Maître n’existe pas pour faire obéir son disciple, le Maître n’existe pas parce qu’il existe un disciple.

Le Maître, en lui-même, n’existe pas vraiment, il est un être qui est arrivé à une pleine réalisation, une pleine libération, et il aide à se libérer d’autres qui sont encore prisonniers. Maintenant ceux qui sont prisonniers, s’ils veulent croire que le Maître existe, que l’obéissance est nécessaire, que ceci, cela est nécessaire, c’est de leur responsabilité de croire à ces choses, c’est leur choix personnel, c’est leur idée, mais ce n’est pas la vérité.

Le disciple authentique ne se soucie même pas de l’existence des Maîtres, il en est convaincu. Il ne se dit pas : je voudrais rencontrer mon Maître, je voudrais croire dans l’existence des Maîtres, ou bien, je veux absolument que mon Maître me fasse signe, qu’il m’envoie au moins une méditation, ou qu’il m’envoie une petite lumière, ou un rêve, mais quelque chose, un signe. Le véritable disciple est convaincu, il sait que le Maître existe, que Dieu existe éventuellement, que son Maître est avec lui, qu’il n’est pas séparé de lui, et qu’il n’est pas différent de lui, et que le Maître qu’il verra à l’extérieur, qu’il s’appelle Moria, Koutoumi, Bouddha, Chrisna, ou qui que ce soit, ce n’est en fait que lui-même, mais avec un petit plus d’avance.

C’est-à-dire que si un jour vous rencontrez Koutoumi ou Moria, vous ne rencontrez pas Koutoumi, vous ne rencontrez pas Moria, vous vous rencontrez vous-même, ce que vous pouvez être, ce que vous serez plus tard, si vous vous en donnez la peine.

C’est pour cela que, lorsque l’homme se met à adorer le Maître, le Maître sourit, parce que c’est en fait comme si vous vous adoriez vous-même, mais vous ne le comprenez pas. Au lieu de perdre du temps à vous adorer, à adorer cette image future, qu’elle s’appelle Koutoumi, ou Moria, au lieu de perdre ce temps à adorer quelque chose qui est dans le futur, qui n’est pas encore fait, donnez-vous la peine de faire ce qu’il faut pour que vous soyez cette chose que vous adorez et que vous considérer comme étant extérieur. Et vous verrez qu’à partir de ce moment-là, non seulement le Maître que vous cherchez à l’extérieur deviendra une présence réelle autour de vous et en vous, mais qu’en plus vous apprendrez vous-même à devenir un Maître.

Ce n’est pas de l’orgueil de dire cela, de croire, ou de savoir cette chose. Si vous pensez que vous n’êtes pas en train de travailler à devenir un Maître, cela prouve que vous n’êtes même pas disciple. Parce que cette grande humilité n’est pour nous que la marque d’un orgueil renversé. Celui qui ne veut pas se croire un Maître, celui qui ne veut pas croire qu’il travaille à devenir un Maître et ceci avec le discernement juste, c’est qu’il ne sait pas ce qu’est réellement le Maître.

Il imagine des choses à propos du Maître, et c’est pour cela qu’il réagit et qu’il ne veut pas croire. Celui qui sait exactement ce qu’est le Maître, n’a aucune honte, ne se sent pas du tout accablé de folie en pensant qu’il travaille à devenir un Maître. Au contraire, il est encore plus vigilant, plus exigeant envers lui-même, encore plus critique vis-à-vis de lui-même, parce qu’il ne se passera rien.

Tandis que l’autre qui ne veut pas croire qu’il travaille à devenir un Maître, qui ne veut pas avoir cette folie, cet orgueil, qui ne veut pas être prétentieux, celui-là, dès qu’il sera sorti de sa maison, va dire du mal de son voisin, dès qu’il sera à l’intérieur d’un groupe, va chercher à critiquer ce qui ne va pas au lieu de prendre avec amour ce qu’on lui donne, même si ce n’est pas parfait. Dès qu’il sera au milieu d’une situation critique, au lieu d’essayer de calmer, il va au contraire empirer la chose, en y mettant sa colère, en y mettant son manque de connaissance.

Celui qui sait, ne s’amuse plus à ces comportements-là. Il ne se permet plus d’être bas, d’être faible, d’être abject, d’être matériel, d’être profane. Il ne se permet plus d’être quelqu’un qui va trahir la parole des Maîtres, il va au contraire se sentir responsable de l’authenticité qu’il véhiculera à propos de la parole des Maîtres. Et voulant être la preuve et le témoignage de l’authenticité du message des Maîtres, il fera tous les efforts pour se dépasser, pour combattre sa nature humaine, pour être un témoignage pur et dépouillé.

Alors à ceux qui sous le couvert de l’orgueil ne veulent pas devenir des Maîtres, je les laisse, en espérant pouvoir leur dire à bientôt bien sûr. Mais par contre je serre la main et je serre très fort dans mes bras tous ceux qui veulent dès demain devenir des Maîtres, et je leur dis très bien, vous n’attrapez pas la grosse tête les enfants, mais beaucoup de travail vous attend, et si vous voulez le faire nous serons là.

Alors dès demain osez vous dire : je travaille à devenir un Maître. Mais soyez logique, soyez authentique avec la parole des Maîtres. C’est tout ce qu’il vous faut pour imiter et être comparable aux Maîtres. Le dire, le prétendre, le vouloir ne suffit pas, il faut le faire. C’est dans ce combat-là, si combat il y a, que je vous engage fortement dès demain.

J’apprends à devenir un Maître, je ne cherche plus mon Maître, je n’essaie pas d’être un bon disciple, je n’essaie pas d’obtenir la première, la deuxième, la quatrième ou je ne sais quelle initiation majeure. À l’heure actuelle il y a une mode, tout le monde veut connaître son initiation, comme l’on connaît son matricule, parce que l’on veut obtenir celle qui est au-dessus. Ne cherchez plus ces choses, dès demain apprenez l’absolu, et l’absolu ce n’est pas d’être à la deuxième, à la troisième, ou à la quatrième initiation majeure, c’est d’être l’absolu, c’est d’être le Maître. Quel que soit le niveau sur lequel vous vous situez maintenant, dès demain vous pouvez avancer à pas de géant si vous prenez cet engagement.

Je vous salue.